Izumi MIYAZAKI
Izumi Miyazaki
Née en 1994 dans le la préfecture de Yamanashi (Japon), Izumi Miyazaki est diplomée en 2016 de la Musashino Art University à Kyoto (Imaging Arts). Alors qu'elle est encore étudiante Izumi Miyazaki commence à réaliser une série d'autoportraits surréalistes que sont professeur l'incite à mettre en ligne sur Tumblr. Le succès est aussi immédiat qu'internationnal. S'en suivent des présentations et des publications sur Vice,CNN ou encore dans Time ou Libération. Depuis 2016 nous avons présenté les photos d'Izumi au Luxembourg (Wild Project Gallery), à Tokyo (Art-U room), à Paris (BergonzoFirstFloor) et elle était invitée dans le programme
officiel de KYOTOGRAPHIE 2018 (Kyoto).
Images Surréalistes de Izumi Miyazaki
Quand on regarde les images d’Izumi Miyazaki pour la première fois, on ne sait pas si on doit sourire ou s’enfuir. Il y a en effet quelque-chose d’à la fois attirant et inquiétant dans les autoportraits de cette jeune fille qui avec sa coupe au carré et ses allures de poupée « Kokeshi » n’a pourtant pas l’air bien différente des autres japonaises de sa génération.
Est-ce le fait qu’elle ne sourit jamais ou la présence d’un couteau dans sa main qui suscite ce sentiment? Quand elle se clone sur une même image on a un peu l’impression de se retrouver face à une version japonaise des Jumelles du « Shining » de Stanley Kubrick...
Mais en même temps il se dégage de ces photos une certaine douceur et aussi finalement beaucoup d’humour.
Izumi Miyazaki a l’air d’être tombé de l’un de ces OVNI que l’on retrouve sur certaines de ses photos et de ne pas très bien savoir ce qu’elle fait là. Son visage ne montre ni expression ni sentiment. Puis il suffit d’une pluie de Frites ou de Riz pour que naisse une histoire. Chaque photo semble être l’ « arrêt sur image » d’un drame en train de se jouer.
Partagés entre le « Kawaï » (Mignon) et le « Kowai » (la peur) les autoportraits d’Izumi Miyazaki ne laissent personne indifférents.
Izumi Miyazaki explique qu’elle a commencé à se prendre en photo car personne n’avait accepté de poser pour elle. Elle s’est donc résolue à être son propre model, ce qui est paradoxal quand on sait à quel point elle est timide et complexée.
Mais attention, nous sommes très loin du « Selfie». Izumi ne prend pas de photos d’elle-même, mais des photos de Izumi. Elle est à la fois l’Artiste, le Metteur en scène et le model mais ce sont des personnages différents. J’ai eu la chance de voir Izumi au travail. Quand elle est derrière la caméra, elle est concentrée, précise, prenant des notes et réglant avec minutie les détails de la prise de vue. Puis quand elle passe devant l’objectif, son expression change et elle devient ce personnage surréel perdue dans un monde qu’elle a elle-même imaginé. Cette collaboration avec elle-même fonctionne et dure maintenant depuis plusieurs années avec le succès que l’on sait.
Izumi Miyazaki s’est faite connaitre en publiant ses photos sur Internet dans le site Tumblr et de plus elle utilise Photoshop pour retoucher et construire ses images. Cela en fait une artiste de son époque. Néanmoins je pense que même si ces deux outils n’existaient pas, Izumi aurait trouvé un moyen de donner vie à ses idées, peut-être dans le cinéma ou même dans la Mode qu’elle semble apprécier aussi beaucoup.
On demande souvent à Izumi si elle est porteuse d’un message quelconque en tant que Jeune, Femme et Japonaise. En général elle répond que non. Elle puisse son inspiration dans son quotidien, dans ses rencontres, dans ce qu’elle a vu ou mangé. Alors, bien sûr, même si elle essaie de rester elle-même et de ne montrer que ce qui lui fait plaisir, sa propre culture et sa propre situation de
« Jeune Femme Japonaise » ont certainement une influence involontaire sur son travail.
Quand on découvre les photographies d’Izumi on pense à l’univers Surréaliste de Magritte, aux images d’Alex Prager pour leur côté cinématographiques ou celles de Miwa Yanagi avec ses personnages démultipliés.
Mais il y a quelque-chose d’unique dans ses oeuvres sans doute du à cette confrontation entre Elle et Elle-même, entre son « Watashi » et son « Watashi »...
René Magritte disait:
"Etre surréaliste, c'est bannir de l'esprit le "déjà vu" et rechercher le pas encore vu. »
Izumi Miyazaki est surréaliste...